Etude de cas MOVIS - ATLANTIS

Lors du conseil d'administration de ce jour, les administrateurs auront à voter sur la réalisation ou non de l'opération de rachat d’ATLANTIS proposé par le Directeur Général de MOVIS, ainsi que sur la proposition du package de rémunération du dirigeant d’ATLANTIS.

Vous allez donc prendre part au vote.
Votez-vous favorablement pour le rachat d'ATLANTIS ? OUI ? NON ? Pourquoi ?
Votez-vous favorablement pour le package de rémunération du dirigeant d'ATLANTIS ? OUI ? NON ? Pourquoi ?
Nous vous demandons de formuler un avis argumenté.

PRESENTATION MOVIS


« MOVIS est un acteur récent dans les nouvelles activités de mobilité en France et à l’international. »

MOVIS a été créé en 2016. C’est une holding regroupant des prises de participations dans des activités nouvelles. Pour créer et animer cette holding, la famille actionnaire, majoritaire à 60 %, a décidé de s’associer avec 2 fonds d’investissement, respectivement actionnaires à 20 % du capital de la Holding MOVIS, ayant vocation à la transformation de notre économie vers un modèle durable :

  • Un premier fond, d’origine finance durable dont la société de gestion, DURIS est dédiée à l’investissement durable. Son objectif d’investisseur aujourd’hui, c’est d’inventer avec discernement et ambition les meilleurs outils financiers pour répondre à la transformation de notre économie vers un modèle durable, et de contribuer à accélérer ce mouvement. Avec plus de 5 milliards d’euros sous gestion, DURIS est devenue un acteur de référence de la finance durable en Europe et à l’international.

  • Un deuxième fond, d’origine familiale, dont la société d’investissement TEMPORIS opère dans le monde entier, en soutenant les entreprises capables de se développer et de devenir les meilleurs acteurs mondiaux de leur secteur. Cette société est détenue majoritairement par une grande famille d’industriels qui partage son réseau de présence mondiale et son esprit entrepreneurial. TEMPORIS prend des participations minoritaires orientées vers le long terme en accompagnant de manière active et constante les entreprises dans leur croissance.

20 personnes travaillent au sein de MOVIS et le comité de direction est composé de 5 personnes dont le Directeur Général, la Directrice des Ressources Humaines, le Directeur des Opérations, la Directrice Financière, de l’audit et du juridique qui est actuellement en congé maternité et le Directeur du développement et des partenariats.


Description des filiales

PHOTIS, la filiale de MOVIS dans le secteur de la défense produit des radars de surveillance de longue portée.

Au départ l’entreprise s’est développée à Bordeaux avec un centre de recherche particulièrement performant et une usine de production qui la place dans une position de leader du secteur face à une concurrence internationale, US, Russe et Chinoise. Sous l’impulsion de l’équipe de direction et en particulier du DG, ingénieur de formation, ont été développés des brevets et une grande technicité. Le Comex a une prédominance technique et de développement du business. L’armée française est un client important mais PHOTIS a également réussi à se développer à l’export en Europe, Afrique et au Moyen-Orient.

En 2016, une filiale à Toronto au Canada est créée pour développer le marché nord-américain. Elle se développe de façon importante. Elle a cependant quelques alertes de ses dirigeants qui reconnaissent une certaine opacité des contrats obtenus et de lourdeurs des procédures contractuelles. Elle est accompagnée par un avocat local.

La filiale a reçu début 2023 une proposition de rachat par un fond US, TELMIS spécialisé dans un secteur que le conseil avait écarté.

INVITIS, la filiale de MOVIS qui opère dans l’industrie automobile, produit des batteries électriques pour des véhicules européens et chinois. Indépendantes du lieu d’assemblage du véhicule, les batteries peuvent provenir d’usines différentes voire lointaines. Les batteries sont produites dans les 3 usines du groupe, en France à Lyon qui est aussi le siège social, en Côte d’Ivoire à Abidjan et en Chine à Wuhan.

Le marché est très concurrentiel et les clients, les fabricants automobiles, négocient des contrats d’approvisionnements mondiaux avec des clauses de productivité très agressives sur plusieurs années. La rentabilité baisse chaque année. La technologie évolue rapidement (avec de fortes dépenses en R&D) et le secteur est soumis à une course aux volumes pour amortir les coûts.

L’entreprise envisage des acquisitions notamment en Asie et une installation aux USA.


Réunion du conseil d’administration

Le conseil d’administration se réunit ce jour pour notamment examiner une proposition d’achat d’une entreprise « ATLANTIS » dont l’activité principale est la fabrication de drones.

Au départ, cette start up a été créée par son directeur général en 2014, un ingénieur de formation de 62 ans qui a fait carrière chez Thalès. Il a su s’entourer d’une équipe dynamique et compétente dans le domaine technique. Il détient aujourd’hui encore 35% du capital. Un fond qatari en détient 65%.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise est de près de 4 millions d’€ en 2023 dont 20% à l’étranger. Elle emploie un peu moins de 80 personnes regroupées sur le plateau de SACLAY en région parisienne.

Les clients sont diversifiés comme Enedis, RTE, CEA , SNCF, RATP.

Depuis 3 ans, ATLANTIS coopère avec MOVIS. Des relations d’affaires se sont nouées dans le cadre notamment d'un projet dans la région Rhône-Alpes avec la société INVITIS, ce qui a permis de confirmer l’excellence de la relation et la qualité du service offert par l’entreprise en termes de surveillance.

Le marché du drone est estimé à 13 milliards d’€ en 2023 et le leader mondial est une entreprise chinoise.

Le plan stratégique de développement d'ATLANTIS est ambitieux. Elle compte se développer auprès de ses clients mais également conquérir des parts de marché à l’export car elle dispose de nombreux brevets et d’un fort budget en R&D. Les services proposés par ATLANTIS sont fiables et bien moins onéreux qu’une surveillance humaine qui, elle, est faillible et susceptible de mouvements sociaux ou de fragilité/maladie/absence en particulier en période de crise sanitaire.

Le projet est porté par le Directeur Général de MOVIS qui est pressé de conclure cet achat. En effet, l'offre est en concurrence avec celle d’un industriel allemand. L’opération correspond à sa vision stratégique d’intégration en interne d’un prestataire de service de qualité pour répondre aux besoins propres de INVITIS en pleine croissance, demain du groupe dans son ensemble, mais également à la poursuite du développement d’une offre business en dehors du groupe.

Il est prévu que son dirigeant fondateur accompagne ATLANTIS encore pendant 3 ans. Il restera actionnaire à hauteur de 15%, MOVIS prévoyant de racheter les 65% du fonds qarari et 20% des parts détenus par le dirigeant fondateur.

Pendant cette période, le package de rémunération qui lui est proposé est le suivant :

  • Rémunération fixe annuelle: inchangée, 180 K€ annuels brut

  • Rémunération variable annuelle: 100 K € annuels déclenchés si

  • Critère quantitatif atteint : Croissance de CA annuel >= 30% ET

  • Critère qualitatif atteint : Maintien des 5 plus gros clients, indice Pénicaud >= 75%

Il est aussi prévu un complément de prix selon les modalités suivantes : Rachat de 5% des titres du dirigeant à l’issue de chaque année, à un niveau de valorisation de l’entreprise égal à 2% * CA HT annuel.


PRESENTATION ATLANTIS


Fondateur : Jérôme Dubois.

Société par action simplifiée au capital de 2 464 114€, a débuté son activité en juin 2014.

Jérôme Dubois est président de la société ATLANTIS. Le siège social de cette entreprise est actuellement situé sur le plateau de Saclay 91400, en Île-de-France.

ATLANTIS est aujourd’hui un des leaders mondiaux du drone autonome de surveillance. ATLANTIS évolue sur le secteur d'activité de l'architecture/ingénierie et du contrôle/analyses techniques.

ATLANTIS réalise des opérations de thermographie, des levées topographiques et des inspections d’ouvrage par drone. Depuis sa création, la société a noué plusieurs partenariats avec des groupes français majeurs, à l’image de la SNCF, EDF, RATP ou encore Paris Aéroport (ex-Aéroports de Paris).

La société a développé avec ATLANTISPAX, une solution brevetée de drone sans télépilote conçue pour diminuer les risques sur les sites sensibles et industriels. Entièrement intégré au dispositif de sécurité existant, ATLANTISPAX est opérationnel 24h/24 7j/7 pour réaliser des missions de levées de doutes et des rondes périmétriques. C’est aujourd’hui le premier et unique drone autonome homologué en Europe, preuve du haut niveau de fiabilité et de sécurité. Basée à Paris, Toulouse et Dubaï, ATLANTIS collabore avec les plus grands donneurs d’ordres nationaux et internationaux. Elle a également noué des partenariats stratégiques avec des leaders mondiaux de la sécurité.


ATLANTIS a la capacité d’implémentation de certaines de ces briques technologiques :

  • dispositif de geofencing embarqué l’empêchant de s’éloigner du bâtiment considéré,

  • dispositif de géopositionnement ultraprécis (de l’ordre du centimètre) tels que le GPS RTK (Real Time Kinematics)

  • capteurs plus petits et moins onéreux avec dispositifs de Detect & Avoid liées à l’inspection scanner laser, camera téraherz, GPS RTK

  • compétences en topographie, thermographie, modélisation 3D et BIM (Building Information Modeling)

  • et aussi le premier à éviter la chute avec son équipement de parachute ascensionnel breveté et qui se déclenche avec un dispositif pyrotechnique en cas de décrochage. Ce qui est intéressant sur le survol des sites sensibles



Mais surtout la société ATLANTIS a réalisé une première mondiale, la démonstration d’un drone de surveillance 100 % autonome dans ses missions. ATLANTISPAX est un drone de surveillance et de sécurisation de sites industriels qui décolle seul sur simple alerte, sort de sa base d'environ 1m x 1,5 m, se rend sur le lieu qui pose problème, assiste l'équipe de surveillance au sol, fournit des informations et des images de jour comme de nuit et en temps réel, et enfin, rejoint sa base tout seul avec une précision d'atterrissage qui lui permet de se positionner sur sa station de rechargement électrique.

Depuis sa création, ATLANTIS, leader européen du drone autonome, a levé près de 25 millions d’euros en à peine 4 ans : dont une dernière levée de fond en septembre 2022 d’un montant de 3 millions pour développer son drone autonome ATLANTISPAX et également pour renforcer son équipe de direction.

10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 5 ans.

Avec ce nouvel investissement, ATLANTIS prévoit d’accélérer son développement en France et à l’international. Cette expansion doit s’accompagner d’un maintien d’une croissance à deux chiffres pour réaliser un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros d’ici cinq ans. Pour atteindre ses objectifs, la start-up parisienne pourrait également s’engager vers une croissance externe.

La crise sanitaire comme levier d’opportunités.

Cette récente levée de fonds contribuera à poursuivre le déploiement du drone autonome, ATLANTISPAX en France et à l’international, soutenu par une demande croissante dans le contexte Post Covid-19.

« La pandémie a mis en évidence un besoin d’automatisation et d’introduction des nouvelles technologies pour garantir la continuité des activités industrielles et limiter l’exposition des agents lors des interventions humaines. La crise économique qui en a découlé a imposé également aux entreprises et aux états d’optimiser leurs dépenses indirectes en tirant profit des technologies complémentaires aux dispositifs humains. Notre solution ATLANTISPAX s’inscrit pleinement dans cette logique et nous nous réjouissons de cette levée de fonds qui va nous permettre d’honorer un portefeuille de commandes en croissance constante. » explique Jérôme Dubois Président d'ATLANTIS.

Dédié à la surveillance des sites sensibles et industriels, le drone autonome ATLANTISPAX développé par ATLANTIS, a été conçu pour être opéré directement par un agent de sécurité. Il ne nécessite en ce sens, aucune compétence préalable, ni certification de télépilote. Le drone s’intègre directement dans le dispositif de sécurité existant pour effectuer des levées de doutes, des rondes périmétriques ou assister les équipes de sécurité en cas d’intervention. Il permet ainsi de renforcer le niveau de sécurité et sûreté des installations tout en rentabilisant les coûts associés à ces opérations.

Pour consulter les Chiffres Clés d'ATLANTIS, cliquez sur ce lien


ETUDE DE MARCHE DES DRONES


L'avenir est dans les usages professionnels pour les acteurs français avec des drones de plus en plus autonomes et à plus en plus longue portée.

Non, le drone n’est pas qu’un simple jouet très onéreux dont la destinée est de prendre la poussière dans un placard. Au-delà d’un usage loisirs, des entreprises développent des applications professionnelles.

Voici donc venir les drones sauveteurs, les drones danseurs, les drones agents de sécurité…

Le marché du drone civil connait une croissance exponentielle. Sur la période 2013-2018, les constructeurs et exploitants français ont connu une croissance de 900% selon une étude de l’Erdyn. En 2019, 78% du marché français des drones civils en valeur étaient représentés par les drones professionnels, contre 22% pour les drones de loisir. En 2021, le marché mondial des drones professionnels a atteint près de 6 milliards de dollars.

Au fur et à mesure que l’utilisation des drones se démocratise, leur véritable valeur industrielle est en train de se réaliser. Dotés d’un ensemble de capteurs, les drones commerciaux sont sur le point de devenir une nouvelle source de données stratégique pour les entreprises. Ces aéronefs sans pilote à bord menacent les constructeurs de satellites et d’hélicoptères sur de nombreux secteurs.

Autrefois considéré comme une technologie exclusivement militaire, les drones ont réussi à perforer de nombreux segments de la sphère économique mondiale. Les drones peuvent être utilisés à des fins commerciales très diverses, de l’audiovisuelle à la surveillance de l’environnement, en passant par l’agriculture, la construction et la sécurité publique. Dans de nombreuses industries, les entreprises peuvent maintenant utiliser des drones pour augmenter leur productivité et diminuer le risque des opérateurs.

Pour consulter les nombreux secteurs qui utilisent la technologie des drones, cliquez sur ce lien

Les données : un enjeu crucial pour les entreprises. Après des débuts poussifs, la conjoncture semble désormais plus favorable notamment grâce à la baisse des coûts des composants et l’amélioration des logiciels de traitement de données. Le marché des drones professionnels a atteint 13 milliards de dollars en 2021 d'après la banque d’affaires Goldman Sachs. Les usages ont explosé dans une multitude de secteurs professionnels et ont évolué vers des services de fournitures de données et de diagnostics.

L’intelligence artificielle (IA) est enrichie par les données. Aujourd’hui, certaines des sources de données les moins utilisées sont les vidéos de surveillance et les données aériennes saisies par des drones de petite taille. De la surveillance de sécurité à la détection de mouvement dans les aéroports, les drones font de la collecte de données dans les airs de manière de plus en plus fréquente.

Plutôt que d’envoyer des gens mesurer le progrès réalisé sur une tâche spécifique, les véhicules aériens sans pilote peuvent instantanément générer un rapport sur une activité depuis les airs. Les drones peuvent aussi saisir d’importantes données sous des angles différents.


1° Chaîne de valeur de la filière drones Eléments sont à considérer lors de l’analyse de la chaîne de valeur de la filière du drone civil :

  • la donnée à capturer

  • le capteur

  • la chaîne de mesure

  • le système de drone qui porte tout ou partie de cette chaîne capture/mesure

  • la mise en œuvre du capteur de manière adaptée à la mesure recherchée

  • la mise en œuvre du drone de manière à positionner le capteur de manière adaptée à la mesure recherchée

  • la chaîne de traitement de l’information

  • la donnée traitée, prête à son utilisation finale

  • les services nécessaires à l’accomplissement de la mission.

Figure 9 - Chaîne de valeur de la filière drones (séquencement des opérations vers la délivrance du service) cliquez sur ce lien

L’efficacité du drone dépendant de la parfaite adéquation entre le vecteur aérien, sa charge utile et son utilisation, l’industrie du drone devra à terme clarifier le positionnement de ses acteurs. La démocratisation des usages de drones devrait répondre à plusieurs défis :

  • La production de drones est une industrie à relativement forte intensité de capital, avec des budgets beaucoup plus limités que l’industrie aéronautique classique

  • Les systèmes de drones requièrent des compétences spécifiques en ingénierie des systèmes, en intelligence artificielle et en robotique. Les futures plateformes dédiées devront ainsi acquérir ces compétences afin de fournir l’effort de R & D nécessaire au développement de nouveaux dispositifs

  • Les systèmes de drones représentent l’archétype de l’innovation modulaire : leur valeur ajoutée vient, entre autres, de la possibilité d’ajouter à souhait des modules et composants différents selon les usages

  • L’adoption d’un standard commun et ouvert d’architecture pourrait permettre une interopérabilité des modules et des composants, permettant alors un meilleur développement de la filière



2° Acteurs Comme les drones civils sont sujets à des utilisations diverses et variées, les cinq acteurs du secteur sont nombreux et de plusieurs types :

  • Les donneurs d’ordres qui vont dynamiser la filière française

  • Les utilisateurs des données

  • Les fabricants de :

    • de drones
    • de capteurs et chaînes de mesure
    • de systèmes de drones, qui assemblent le drone avec la chaîne de capture/mesure et tous les équipements permettant sa mise en œuvre à distance
    • d’équipements destinés à l’identification et à la limitation des performances des drones en vol, de systèmes de détection et de neutralisation voire de destruction de drones malveillants

  • Les opérateurs :

    • responsables des opérations du drone, en conformité avec l’ensemble des règles de sécurité
    • les télépilotes, dont le savoir-faire qualifié autorise la mise en œuvre du drone
    • les opérateurs de l’équipement embarqué

  • Les prestataires de services :

    • organismes traitant les données acquises
    • gestionnaires des données traitées, qui les transforment en produit ou service commercialisable auprès de l’utilisateur ou du donneur d’ordres
    • organismes assurant les télécommunications, la navigation et la surveillance
    • organismes fournissant des outils d’information sur la circulation aérienne
    • organismes effectuant le contrôle de la circulation aérienne
    • organismes fournissant des données météorologiques
    • organismes formant les télépilotes


3° Les donneurs d’ordres

À l’image de sociétés comme EDF ou la SNCF, les grands donneurs d’ordres du territoire national envisagent de nombreux usages différents pour les drones, dans un panel d’applications relativement large : inspection d’ouvrages d’art, de caténaires, d’équipements électriques, surveillance… Cela implique notamment différentes typologies de vecteurs et de charges utiles, selon le besoin et l’application précise. À l’heure actuelle, les différentes applications envisagées sont à des niveaux de maturité bien différents selon les applications.

L’objectif stratégique de ces acteurs est avant tout de construire des solutions complètes, dans lesquelles les drones ont une place dédiée (comprenant le vecteur, sa station de télépilotage, le capteur et la solution de traitement des données associées). Pour cela, les grands comptes travaillent avec différents prestataires, en fonction des solutions disponibles sur le marché.

Des développements internes peuvent également venir combler les lacunes de la filière, avec la mise en place de partenariats industriels sous la forme de projets de recherche. Impliqués dans la gestion de divers réseaux étendus, les scénarios d’applications impliquant le scénario de la réglementation française et le vol hors vue revêtent une importance stratégique, tout comme les vols entièrement automatisés. À ce sujet, ces acteurs, de par leur poids et leur impact potentiel futur pour la filière, sont en contact régulier avec les autorités de l’aviation civile afin d’élaborer ensemble les évolutions réglementaires adaptées aux besoins industriels.

La SNCF souhaiterait par exemple la mise en place d’un scénario, qui permettrait d’effectuer des vols hors vue avec des drones de masse inférieure à 25 kg (mais supérieure à 2 kg). De tels vols posent des questions de sécurité aérienne et de sécurité des tiers au sol, qu’il conviendra de traiter par des solutions technologiques et opérationnelles. La question du retour sur investissement et de la rentabilité des dispositifs de drone est, semble-t-il, très difficile à quantifier. Pour les donneurs d’ordres, cela implique différentes typologies de gain, aussi bien du point de vue opérationnel sur l’opération à réaliser, qu’en termes d’image, de qualité, de fiabilité du service, de performances d’exploitations globales… il sera nécessaire de prendre davantage de recul afin de quantifier les gains de ces nouveaux services.

Quoi qu’il en soit, les donneurs d’ordres vont permettre de dynamiser la filière française sur certains usages cibles, et ainsi développer à terme un véritable savoir-faire. Une partie de ce savoir-faire et de cette expérience acquise sera localisée au sein même de ces sociétés, notamment au niveau du traitement des données et des interprétations métiers. Lorsque les usages cibles auront pu être validés à l’échelle du territoire, ces acteurs pourront diffuser à l’international leur savoir-faire et leurs compétences spécifiques pour ces usages cibles. Les collaborations entre les acteurs de la filière et les donneurs d’ordres pourront permettre de favoriser la diffusion des compétences acquises sur le territoire français.

Tableau 7 - Analyse SWOT - Donneurs d'ordres cliquez sur ce lien

L’émergence des drones commerciaux au service du secteur ferroviaire

Ces dernières années, l’utilisation des drones pour la maintenance et la sécurité des infrastructures ferroviaires a connu un intérêt grandissant de la part des industrielles et des opérateurs de transport. L’exploitation des drones comme systèmes de supervision d’équipements a été largement adoptés afin de détecter les défauts avant que ceux-ci ne mènent à de sévère défaillance. Détecter n’importe quels dommages le long des rails est essentiel pour améliorer le niveau de sécurité du transport ferroviaire. Afin de s’en assurer, les entreprises responsables de cette tâche effectuent fréquemment des inspections de voies pour vérifier leurs états et diagnostiquer tous défauts de conceptions qui pourraient causer un accident majeur. La tâche d’inspection est généralement effectuée manuellement et s’avère être non seulement couteuse en temps mais également fatiguant pour les agents. De plus, à cela s’ajoute la monotonie d’inspecter les kilomètres de voies pour détecter les défections minutieuses, ce qui requiert une méthodologie méticuleuse.

Pourquoi il est intéressant d’acheter le fabricant ATLANTIS ?

La filière drones reste aujourd’hui très jeune et en cours de structuration. Actuellement, les freins majeurs au développement du marché se trouvent dans son morcellement en de très nombreuses niches répondant à des besoins multiples et faisant appel à des métiers très variés. De plus, les dimensions locales, régionales et nationales sont très importantes, avec des exigences de compétitivité, de sécurité et de qualité souvent divergentes. Au-delà des technologies répondant directement au type de services rendus par les drones (charges utiles, logiciels de traitements de données, etc.), d’autres développements sont impliqués par les exigences réglementaires de sécurité et de fiabilité. Les drones doivent donc être conçus de façon robuste vis-à-vis des défaillances de composants (dimension « navigabilité »), mais aussi de manière à pouvoir détecter et éviter les autres trafics « exigences opérationnelles ». La compétitivité de l’offre française en matière de systèmes de drones dépend donc fortement de la capacité des systèmes proposés à satisfaire les exigences de sécurité qui vont être mises en place pour limiter les risques induits par leur utilisation.

On peut envisager les 3 scénarios prévisibles suivants :

  • Scénario 1 : systèmes de drones potentiellement de longue endurance certifiée pour une intégration dans le trafic aérien et le survol prolongé de populations
  • Scénario 2 : systèmes de drones à fiabilité élevée pour des applications spécifiques
  • Scénario 3 : systèmes de drones à diffusion large pour un usage professionnel de masse

Tableau 5 - Zone d'influence des différents scénarios sur les secteurs d'applications cliquez sur ce lien

Le scénario 1, se base sur le constat qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas en Europe de drone de grande endurance capable d’effectuer des missions de surveillance civile. Ce scénario 1 est envisageable à long terme, en raison des fortes contraintes imposées par une intégration dans l’espace aérien.

Le scénario 3 est probable à court terme. Impliquant des technologies génériques et une multitude d’acteurs potentiellement peu formés à l’utilisation des drones, l’enjeu principal consiste à limiter au maximum les incidents techniques et humains, qui impacteraient négativement les autres scénarios, dont le développement a lieu sur le moyen/long terme. Nécessitant des développements technologiques plus évolués comme le vol hors vue sur de très longues distances.

Dans le cadre de ce scénario, les opportunités pour les acteurs français autres que Parrot paraissent assez restreintes, l’accès au marché des vecteurs à usage de masse étant relativement bouché, notamment par l’offre chinoise (DJI fondé en 2007 par le jeune Wang Tao) et le fabricant français.

En revanche le scénario 2, suppose en effet l’implémentation de certaines briques technologiques à l’heure actuelle manquantes. Mais ce scénario présente donc de nombreuses opportunités de différentiation et de spécialisation pour les PME françaises.

C’est celui qui nous intéresse avec l’achat de la société ATLANTIS qui a la capacité l’implémentation de certaines de ces briques technologiques :

  • dispositif de geofencing embarqué l’empêchant de s’éloigner du bâtiment considéré,

  • dispositif de géopositionnement ultraprécis (de l’ordre du centimètre) tels que le GPS RTK (Real Time Kinematics)

  • capteurs plus petits et moins onéreux avec dispositifs de Detect & Avoid liées à l’inspection scanner laser, camera téraherz, GPS RTK

  • compétences en topographie, thermographie, modélisation 3D et BIM (Building Information Modeling)

  • et aussi le premier à éviter la chute avec son équipement de parachute ascensionnel breveté et qui se déclenche avec un dispositif pyrotechnique en cas de décrochage. Ce qui intéressant sur le survol des sites sensibles

Mais surtout la société ATLANTIS a réalisé une première mondiale, la démonstration d’un drone de surveillance 100 % autonome dans ses missions. ATLANTISPAX - c’est son nom - est un drone de surveillance et de sécurisation de sites industriels qui décolle seul sur simple alerte, sort de sa base d'environ 1m x 1,5 m, se rend sur le lieu qui pose problème, assiste l'équipe de surveillance au sol, fournit des informations et des images de jour comme de nuit et en temps réel, et enfin, rejoint sa base tout seul avec une précision d'atterrissage qui lui permet de se positionner sur sa station de rechargement électrique.


Les autres acteurs de la filière française dans un mouvement de consolidation encore à ses prémices

La France connaît déjà plusieurs acteurs clés et mondialement reconnus, à l’image des acteurs comme Parrot, Delair Tech et RedBird. La société Parrot est impliquée dans une stratégie d’acquisition intéressante (SenseFly, Airinov, et plus récemment MicaSense et Iconem), cherchant à perfectionner son positionnement dans le domaine de l’agriculture de précision notamment.

Cette stratégie, à certains égards, peut être dangereuse pour la pérennité des acteurs français dans ce domaine. En effet, la possibilité pour un acteur unique de stériliser le marché sur certaines applications peut amener un risque réel en cas d’échec de la stratégie mise en place, et de prise du marché par un autre concurrent. Il s’agit cependant d’une consolidation naturelle du marché. Enfin, les acteurs du marché du drone se sont se rendus compte que ce ne sont pas les drones eux-mêmes qui apportent de la valeur aux entreprises, mais les données qu’ils recueillent et leurs applications potentielles. En conséquence, l’industrie s’est tournée vers la fourniture de solutions complètes. Apporter les données brutes d’un drone n’est pas suffisant, la partie logicielle est un élément essentiel. Le traitement des données est le futur du marché des drones commerciaux.

Mise en place d’une stratégie de développement à l’international

En dehors des opérateurs de drones qui gardent des cibles de marché à l’échelle locale, la plupart des acteurs de la filière développent la logique d’un marché mondial. On retrouve une forme d’opportunisme chez les acteurs qui cherchent à se développer là où les marchés le permettent. Les fabricants de vecteurs et de charges utiles sont davantage contraints par les aspects réglementaires, alors que dans le traitement des données, il est plus facile de transposer son service en dehors des frontières. Les acteurs illustrent des points d’intérêt stratégique dans la mise en place d’une stratégie de développement à l’international :

  • Une stratégie par partenariat : les acteurs s’engagent de plus en plus dans l’établissement de partenariats dans le but de proposer un service global et international sur des applications cibles.


  • L’importance des coûts de production : selon Parrot, concernant la fabrication de vecteurs, la compétition mondiale va, à terme, entraîner la disparition d’énormément d’acteurs et la consolidation du marché vers de grands acteurs. À ce niveau, la capacité de production à faible coût sur les marchés asiatiques va indéniablement être un avantage compétitif fort, dans un domaine où l’électronique représente une part importante des coûts de production. Cependant, cette approche s’applique à des segments de marché impliquant d’importants volumes. Dans une approche d’intégration, avec des systèmes de drones qui demandent une certaine adaptation à l’usage, et donc un caractère sur-mesure dans la conception, l’externalisation de la production sera plus complexe à mettre en œuvre, et la localisation du savoir-faire aura alors tendance à rester sur le territoire.


  • Des niches verticales à révéler : d’un autre côté, la consumérisation progressive du marché va permettre l’apparition de niches verticales à exploiter, avec des applications impliquant un fort niveau de service en matière de logiciel et traitement de données. Les véritables opportunités semblent se situer à ce niveau, avec davantage de facilité dans la diffusion des offres de services, et de vraies compétences disponibles sur le territoire national. Dans les applications de vol à vue, le gisement de valeur et d’applications à développer reste très important. De nombreux champs d’applications restent à explorer, comme pour les vols à l’intérieur des bâtiments par exemple.


  • Se focaliser sur la data et l’offre de service : la plus-value des systèmes de drones ne se trouve pas au niveau du vecteur, mais dans son utilisation : au niveau de la charge utile, de son intégration, de l’automatisation du dispositif, et de l’utilisation des données collectées. C’est à ce niveau que se trouve le vrai gisement de valeur de la filière, et ces éléments doivent être une priorité pour les acteurs français (dans la mesure où ceux-ci disposent des vecteurs adaptés pour la mission de capture des données). La conception et la production de vecteurs adaptés et dédiés à des applications précises restent cependant pertinentes.


Comment DJI A Conquis Le Marché Du Drone ?

Considéré comme le leader du marché des drones grand public, DJI a réussi à se faire une place de choix au cœur d’un secteur concurrentiel. En quelques années seulement, le fabricant chinois s’est exporté à l’international tout en prenant la main sur 70% du marché. Comment la compagnie a-t-elle réussi à s’installer dans le secteur de la sorte ?

Des drones capables de « capturer des images qui étaient auparavant impossibles à saisir »

Pour rappel, DJI a été fondé en 2007 par le jeune Wang Tao, alors passionné de modélisme. Pressentant le potentiel du marché des drones, la compagnie est déjà mûre lorsque les caméras mobiles font leur apparition, bouleversant ainsi le marché de l’image. Alors que GoPro perturbe profondément les habitudes des utilisateurs, DJI lance son premier drone grand public en 2014. Baptisé Phantom 1, l’objet est capable de soutenir une caméra GoPro et de voler pendant une vingtaine de minutes. Un an après, l’entreprise commercialise le Phantom 2, un modèle qui embarque une caméra embarquée orientable et possède une autonomie de 30 minutes.

Si le drone remporte un franc succès en Chine, les résultats sont également au rendez-vous hors du pays. En 2016, la compagnie rassemble déjà 3 000 employés à travers le monde.Par la suite, la compagnie chinoise lance d’autres modèles, dont la gamme Mavic qui remporte également beaucoup de succès. Outre les modèles Pro et Spark, DJI annonce la commercialisation du Mavic Air en janvier 2019. Dernier drone de la compagnie chinoise à ce jour, le modèle se présente comme un condensé de technologie puissante.

Concernant ses caractéristiques techniques, le Mavic Air possède une autonomie de 21 minutes, là où celles du Spark et du Pro étaient respectivement de 16 et 24 minutes. Outre le fait qu’il embarque 8 Go de mémoire interne, le dernier modèle embarque également deux nouveaux modes de capture : Asteroid et Sphere. De façon générale, le nouveau drone propose un équilibre entre les deux précédents modèles de la gamme, tout en se présentant comme un drone portable que l’on peut emmener partout avec soi.

DJI et le marché des professionnels

Si DJI propose actuellement les meilleurs drones du marché grand public, il ne laisse pas les professionnels de l’image de côté pour autant. De fait, la compagnie propose une gamme dont les prises de vues sont assez qualitatives pour être diffusées à la télévision. Baptisés Inspire, les drones embarquent majoritairement deux radiocommandes permettant de gérer l’orientation de la caméra et le vol séparément. Pour ce qui est de l’Inspire 2 lancé en 2017, il offre une autonomie de 27 minutes pour une vitesse de vol maximale de 108 kilomètres par heure.

Au mois de mars 2021, DJI a également indiqué qu’elle avait développé un partenariat avec Skycatch. Avec la collaboration de ce dernier, la compagnie chinoise travaille au développement de 1000 drones, répondant ainsi à « la plus grosse commande de drones commerciaux » à ce jour. Une fois en service, les modèles seront chargés d’effectuer des études de site pour le compte de la compagnie de construction japonaise Komatsu.

En 2018, le chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dollars était dû à 80% aux ventes de produits destinés au grand public, selon Reuters. Compte tenu du fait que DJI ait signé une de ses plus importantes collaborations professionnelles à ce jour, l’on peut supposer que le pourcentage dédié aux ventes professionnelles évolue avec les années. Outre Komatsu, DJI indique sur son site web : « Les professionnels du cinéma, les agriculteurs, les responsables du patrimoine, les sauveteurs et les entreprises des secteurs de l’infrastructure énergétique font confiance à DJI pour leur apporter de nouvelles perspectives de travail et les aider à gagner en efficacité, vitesse et sécurité, comme jamais auparavant ».

Néanmoins, il est un secteur d’application vers lequel DJI ne semble pas se tourner actuellement, malgré son essor : les drones de livraison. Si ceux-ci ne sont pas encore en service, la mise en place de différentes régulations ne devrait pas tarder à ouvrir le marché à d’autres acteurs que l’actuel précurseur, Amazon.


Des soupçons d’espionnage

Si DJI semble réussir sa conquête du marché sans obstacle, la compagnie aura tout de même été la cible d’une allégation portée par les États-Unis. À la fin de l’année 2018, le New York Times a révélé que le gouvernement américain accusait les autorités chinoises d’espionnage.

De fait, le document contenant l’accusation a fuité dans le média, indiquant :

« Le gouvernement chinois utilise probablement les informations obtenues par les systèmes DJI pour cibler les actifs qu’il prévoit d’acheter. Par exemple, un grand producteur de vin familial de Californie a acheté un drone DJI pour inspecter ses vignobles et surveiller sa production de raison. Peu de temps après, les entreprises chinoises ont commencé à acheter des vignobles dans la même région. Selon [une source anonyme], il semble que les entreprises aient utilisé les données de DJI à leur profit ».

Suite à ces accusations, DJI a tout de suite démenti en précisant que « les allégations de ce document sont si profondément erronées que le département de la Sécurité Intérieure devrait envisager de le retirer ou au moins de corriger ses affirmations insupportables ». Actuellement, l’affaire ne semble pas être allée plus loin.

De façon générale, DJI s’annonce clairement comme une marque chinoise faisant partie de la nouvelle génération. Comme Xiaomi, la marque déconstruit peu à peu la mauvaise image « made in China » que l’Occident a encore parfois en tête. Pour ce qui est de l’avenir, le leader des drones devrait faire son entrée en bourse l’an prochain, rejoignant ainsi les poids lourds chinois Tencent et Alibaba. De fait, la firme semble être en discussion avec plusieurs investisseurs afin de lever au moins 500 millions de dollars avant son introduction en bourse.